Une longue histoire de navires d’exploration scientifique


Du 15ieme au 18ieme siècle c’est la marine marchande qui domine les mer. Les voyages se font à but commercial, les grands explorateurs partent à la recherche de nouvelles terres en espérant y trouver toutes sortes de richesse, or, épices, esclave, etc… C’est l’époque de Marco Polo, Christophe Colomb et de la Compagnie des Indes Orientales …  
Il aura fallu attendre la fin du 18ieme siècle pour voir naître des explorateurs au service de la science. Ainsi dans les traces de James Cook, plusieurs missions d’explorations à but scientifique vont commencer à se mettre en place. Et ce n’est plus l’or ou les épices qui en sont l’objet, mais des observations astronomiques de plus en plus précises, de nouveaux spécimens de la biodiversité marine et des cartes de plus en plus précises …


L’Astrolabe de La Pérouse  
En 1785, le roi Louis XVI, captivé par les explorations anglais de James Cook dans l’Océan Pacifique sud, décide de missionner pour la première fois une expédition à but uniquement scientifique. C’est ainsi que Jean-François de La Pérouse partira à bord de deux frégates : la Boussole et l’Astrolabe. La mission de l’Astrolabe: explorer l’Océan Pacifique pour préciser et augmenter les travaux de Cook. Durant cette toute première expédition lointaine, La Pérouse fera de nombreuses découvertes : cartographie des iles polynésiennes, découverte des îles Fidji, de nombreuses observations astronomiques et biologiques. Malheureusement, les 2 navires ont disparu dans les Iles Salomon en 1788. Ce naufrage fera l’objet de nombreuses recherches afin de retrouver les trésors scientifiques découverts par La Pérouse.

L’Astrolade de Dumont D’Urville  
Dumont d’Urville mena plusieurs voyages d’expédition scientifique autour du monde. En 1826 il partit pour un voyage sur les traces de La Pérouse, afin de retrouver les traces de son naufrage. A cette occasion, il renomma sa frégate la Coquille en l’Astrolabe en hommage à La Pérouse et à sa première expédition scientifique dans le Pacifique. Ce voyage a apporté de nombreuses richesses scientifiques en astronomie, biologie, ethnologie et cartographie marine. Dumont d’Urville mènera également une expédition à bord de l’Astrolabe en 1837 en Antarctique. Cette expédition aura permis de définir et de préciser les cartes de l’Antarctique et des iles du sud de l’Océan Indien et de découvrir la terre Adélie.   Aujourd’hui en terre Adélie, la base de recherche Dumont d’Urville accueille en permanence chercheurs et techniciens, et est l’un des principaux centre de recherche en Antarctique.  

L’Astrolabe de L’IPEV  
Aujourd’hui encore, un bateau d’exploration porte le nom d’Astrolabe. En hommage aux explorations de Dumont d’Urville dans le sud de l’Océan Indien et au Pôle Sud, le navire d’exploration de l’institut polaire français (Institut Paul Émile Victor) s’appelle L’Astrolabe. C’est le navire qui continue à desservir la station de recherche Dumont d’Urville, et ses missions se déroulent en Antarctique ainsi que dans les iles du sud de l’Océan Indien.

Un outil entre ciel et mer


Pour déterminer sa position en mer, on a besoin de plusieurs repères. Ces repères fixes sur la côte, permettent de se situer avec précision sur une carte. Mais en plein océan, sans aucun repère terrestre visible, c’est plus difficile ! Ainsi les seuls repères permanents sont dans le ciel. Le Soleil, la Lune et les étoiles sont autant de repères qui ont permis aux grands navigateurs de traverser les océans et revenir. C’est ainsi qu’un lien très fort entre le ciel et les marins s’est créé donnant naissance à la science indispensable de la navigation. Cette science s’est agrémenté d’instruments permettant des navigations toujours plus précises.

L’astrolabe nautique  
Avant l’invention du GPS et même encore aujourd’hui, les grandes navigations se réalisaient grâce aux étoiles. Il s’agissait pour le navigateur de mesurer la hauteur des astres bien connus, comme le Soleil ou certaines étoiles, par rapport à l’horizon pour se situer sur le globe. Ainsi, se sont vite développés des instruments de mesure de la hauteur des objets célestes. Le premier d’entre eux fut l’astrolabe nautique. Il s’agit d’un rapporteur géant avec un dispositif de visée.  Inventé en -150 avant JC, il est utilisé jusqu’au 18e siècle par les marins. Puis, il sera remplacé par le sextant, un instrument de mesure plus précis.   Son utilisation est simple : avec les 2 trous sur la baguette mobile, on vise l’astre à observer. On lit ensuite sur les graduations du bord du disque pour connaitre la hauteur de l’astre. C’est cette hauteur qui permettra de déterminer la position du navire. Par exemple, la hauteur de l’étoile polaire par rapport à l’horizon donne directement la position en latitude de l’observateur.    

L’astrolabe terrestre
A terre, cet instrument s’est complexifié pour devenir une véritable carte du ciel améliorée. Ainsi on trouve sur l’astrolabe la position de plusieurs étoiles permettant, entre autres, de prévoir leur passage et de déterminer l’heure exacte par rapport aux étoiles.