De nos jours, sur un trajet transatlantique à la voile, il est fréquent de croiser des Sargasses dérivant au gré du vent et des courants. Ces macroalgues brunes prolifèrent depuis une dizaine d’années dans l’Océan Atlantique, et certaines s’échouent massivement sur les côtes des Caraïbes et d’Afrique.
Le programme SargaSea vise à collecter des échantillons de Sargasses le long de l’Atlantique Nord tropical, en vue de suivre le phénomène de dérive des sargasses dans cette zone et également de comprendre les processus à l’origine de l’expansion de ces espèces holopélagiques. L’objectif à terme est d’identifier clairement les espèces composant ces radeaux.
Statut du programme |
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Kits de prélèvement disponibles. |
Partenaires |
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• Scientifique : LEMAR UMR 6539 (IUEM/UBO) |
Contexte et enjeux
Depuis 2011, les échouements massifs de Sargasses provoquent des dommages écologiques, économiques et sociétaux majeurs dans les Caraïbes et sur les côtes africaines. Ces échouements ont des conséquences catastrophiques pour la faune et la flore benthiques et pour la santé humaine.
Ces échouements sont associés à la prolifération récente de 3 morphotypes holopélagiques en Atlantique tropical dans deux nouvelles zones d’accumulation appelées « nouvelles Mers des Sargasses » au nord du Brésil et dans le Golfe du Mexique. Les Sargasses se déplacent sur l’Atlantique sous forme de radeaux de différentes formes : filaments, patchs ou gros radeaux pouvant atteindre plusieurs centaines de mètres de long, et plusieurs mètres d’épaisseur.
Ces radeaux dérivants de Sargasses sont constitués trois morphotypes : Sargassum natans VIII (morphotype 1), S. natans I (morphotype 2) et S. fluitans III (morphotype 3). Les trois morphotypes se distinguent morphologiquement. Dans ce projet, nous nous attachons à identifier des différences au niveau de la composition métabolique des espèces. Pour cela, les échantillons collectés en mer sont analysés grâce à des techniques chromatographiques et spectroscopiques en vue d’obtenir des empreintes chimiques, et éventuellement réussir à identifier des chimiomarqueurs propres à chacun des morphotypes.
Nous nous intéressons également à la proportion de chacun des morphotypes dans les radeaux afin de savoir si un morphotype est prédominant par rapport aux autres selon la localisation et la saison lors de la campagne d’échantillonnage.
Objectifs
- Identifier clairement les morphotypes impliqués dans les radeaux.
- Avoir un aperçu de la proportion de chacun des morphotypes dans les radeaux sur l’Atlantique Nord.
- Obtenir des échantillons secs de chacun des morphotypes afin d’analyser leur empreinte chimique (service RMN-RPE de l’UBO).
Kit de mesure
- Épuisette
- Peson (précision 10 grammes), ou balance de cuisine
- Sachets ZipLock pour la conservation des échantillons
- Protocole de prélèvement et guide d’identification illustré
Comment ça marche ?
Le matériel mis à disposition des plaisanciers souhaitant participer à ce programme de recherche permettra de prélever les Sargasses (épuisette) et de peser la biomasse collectée (peson). A partir du prélèvement total, les différents morphotypes seront séparés grâce au guide d’identification illustré (clé de détermination), et chaque nouveau lot sera de nouveau pesé. Cette étape permettra de connaitre la proportion relative de chacun des morphotypes dans le radeau collecté, en un point donné de l‘Atlantique tropical (à noter : date, heure, point GPS et morphotype pesé).
Un fragment de chaque morphotype sera séché au soleil pendant 24 à 48h, puis conditionné dans un sachet avec la date, le point GPS et le morphotype identifié.
Crédit photos: V. Stiger, B. Châtelain (IUEM-UBO), S. Ruitton (MIO Marseille)